La prise de décision au consensus

La Jeune Pousse s’oblige à prendre ses décisions en plénière et « au consensus », telle que définie dans la charte d’Habicoop. Les membres s’obligent à trancher entre des solutions qui ne peuvent absolument pas cohabiter.

Le consensus, c’est une procédure de décision

  • qui aboutit à un accord unanime des présents, ou du moins acceptable par tous (c.-à-d. qui n’empêchera pas ensuite de bien vivre ensemble), vérifiable par un vote sur une décision clairement rédigée.
  • qui implique de prendre le temps et les moyens d’un débat approfondi, où tous les arguments et motivations peuvent être exprimés. Une AG spéciale serait à prévoir un samedi, plutôt qu’un soir à ordre du jour chargé.
  • qui concerne la prise de décisions, mais non pas leur mise en œuvre, dont la responsabilité, et l’autorité nécessaire, sont à déléguer à des personnes nommément désignées, tournantes, pour une durée limitée.

La procédure pourrait se dérouler comme suit :

  1. Avant le débat, le problème à résoudre est exposé par une personne ou un binôme pédagogue et expert, par écrit ou par oral, de façon exhaustive et claire, dans son contexte, avec les enjeux et les éléments éthiques qui sont mis en cause. C’est ensuite le moment de se faire expliquer ce qu’on ne sait pas ou ne comprend pas.De leur coté, les participants sont invités à se mettre en état de « bienveillance », à accepter de modifier leur position de départ ( au vu des arguments, des enjeux, du contexte, etc), à s’exprimer brièvement sans répéter ce qui a déjà été dit. Les leaders d’opinion sont priés de ne pas abuser de leur aptitude à convaincre, et de laisser aux silencieux leur droit de parole.
  2. Le débat peut être précédé d’un tour de table ultra-rapide suivi d’un « vote de sondage », pour voir s’il y a matière à débat, ou si un accord est d’ores et déjà acquis.
  3. Le débat peut utilement commencer en petits groupes, plus créatifs pour inventer des alternatives ou des compromis, et plus aptes à l’expression des motivations intimes des positions personnelles. Les rapporteurs des groupes forment en séance plénière une table ronde, et engagent entre eux, avec le concours et les interpellations de la salle, un débat exploitant au mieux la parole des petits groupes. Le but est d’esquisser une décision susceptible d’obtenir le consensus. En tout état de cause, avec ou sans la phase ci-dessus, un ou plusieurs tours de table sont faits en séance plénière, pour valider, modifier, reformuler ou convenir une décision, qui est alors rédigée, avec un exposé de ses motifs.
  4. Si le consensus paraît obtenu, on le confirme par un vote (à bulletin secret si quelqu’un le demande), vote qui doit être unanime, ou accepté explicitement par les abstentionnistes. Si des divergences durables opposent clairement des groupes homogènes (jeunes/vieux, démunis/fortunés, etc), on s’interdit de passer au vote.
  5. A défaut de consensus, la décision est renvoyée à une AG ultérieure. Si toutefois il y a une urgence impérative, un vote tranche, à la majorité des trois quarts des présents.
  6. Si un adhérent oppose un refus ferme à toute solution de compromis admise par les autres, on peut lui proposer de s’en expliquer à froid, en tête à tête, avec un « médiateur » ; puis lui faire entendre que « si ça t’est insupportable, ne le supporte pas, ne le fais pas supporter aux autres : la porte est ouverte ».

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Il est en outre convenu que :

  • Les décisions acquises, même non unanimes, s’imposent à tous les adhérents, anciens ou nouveaux.
  • Elles ne peuvent être mises en cause que si des éléments nouveaux et importants sont évoqués, et sont considérés comme tels par un vote ordinaire : la révision de la décision est alors mise à l’ordre du jour d’une AG.
  • Cela implique que les décisions antérieures soient d’une part accessibles, d’autre part claires et motivées ; un travail important est à mener pour les collationner, et le cas échéant les mettre en forme.

Rappel de l’éthique de La Jeune Pousse

Les valeurs de la Jeune Pousse sont celles de la charte d’Habicoop avec comme but :

  • Organiser une mixité sociale et générationnelle
  • Diminuer l’empreinte écologique du projet par ses choix architecturaux et techniques, son territoire d’implantation, son fonctionnement au quotidien.

Depuis, nous avons pu comparer notre travail sur le consensus avec les proposition faites dans un article paru dans le magazine « Silence » .

Les balades architecturales

Les balades architecturales

Par Françoise

L’idée de faire des balades dans la ville en train de se transformer, m’est venue en pensant à ce nouveau « quartier » de la Cartoucherie, difficile à imaginer et qui va être en chantier pendant une période assez longue, même après l’installation d’Abricoop.

Les-Cités-Obscures-3Il y avait aussi les échanges que nous avions dans certaines commissions, au sujet de l’architecture du bâtiment, nos références n’étaient pas toujours les mêmes, et pour que ces discussions ne restent pas stériles, il me semblait important que nous puissions nous repérer à partir d’exemples vus ensemble.
J’avais apporté des revues d’architecture et d’urbanisme, mais n’était-il pas préférable de voir les bâtiments in situ, dans leurs rapports les uns aux autres et à l’espace public, pour comparer et apprécier ensemble tel ou tel agencement, tel ou tel aménagement, tel ou tel détail… J’aime me promener dans les villes, et pas seulement dans les centres historiques ; des associations comme « la Gargouille », qui proposent des visites dans les « quartiers », m’ont permis de mieux connaître Toulouse « hors les murs » et j’aime à mon tour faire partager mes découvertes.

Fabrice et François m’ont encouragée à mettre ce projet en forme…

Nous avons commencé par une belle journée de juillet, en nous donnant rendez-vous aux Arènes pour prendre le tram ; les transports en commun sont un excellent moyen pour découvrir des secteurs de la ville que nous ne connaissons pas, et dans ce cas nous allions au bout du monde, en bout de ligne, à proximité des grands hangars d’Airbus. La visite des différentes strates d’urbanisation de Blagnac aurait pu occuper la journée, mais nous allions dans la Zac en cours de réalisation. Quelques jours avant, une jeune amie architecte qui vient de s’y installer avec sa famille m’avait initiée à son nouveau quartier, je me sentais presque familière des lieux.

Img 13_Cites_obscures_3De 4 à 74 ans, dans la poussette ou sur deux pieds, vaillamment nous avons arpenté les rues et les espaces intérieurs d’ensembles résidentiels très différents les uns des autres, mais inscrits dans un plan d’ensemble que nous avions pu découvrir en maquette dans l’espace aménagé par Oppidea. Après un déjeuner pris sur place, quelques courageux ont voulu poursuivre la visite bien qu’il fasse très chaud et nous sommes allés plus au nord, là où le quartier est encore en chantier.
Je ne crois pas utile d’en dire plus sur cette visite, mais déjà nos conversations prenaient un tour moins abstrait, puisque nous nous référions à des choses vues ensemble.
Cet automne j’ai voulu proposer une nouvelle visite de cette même Zac, mais le jour était mal choisi, à moins que le nombre important de réunions de la Jeune Pousse en ait retenu certains de dégager une journée pour cette balade, nous étions moins nombreux et nous ne sommes resté que le matin, chacun ayant à faire…

Entre temps, nous étions allés à Borderouge, où habite Tess et où j’avais enquêté auprès d’habitants qui ont choisi de vivre dans des résidences fermées ; j’avais aussi analysé les espaces publics que des paysagistes bien intentionnés ont essayé de créer « après-coup », avec des sentiers réservés aux piétons et aux vélos, en lien avec un « parc » où se situe l’annexe du Muséum dont nous avons goûté l’ombrière en lattes de bois… L’immeuble de Tess n’étant pas encore totalement habité, nous nous sommes posé des questions sur les raisons de cette désaffection, tout en mangeant un fameux gâteau…Les-Cités-Obscures

J’ai eu aussi envie de faire découvrir un quartier plus ancien et assez méconnu, celui d’Empalot, qui est en pleine restructuration, avec de grandes « barres » en cours de démolition et des constructions nouvelles, moins hautes. A proximité, François nous a fait découvrir le tout nouveau jardin de l’ancienne caserne Niel dont il avait suivi le chantier ; un jardin situé à proximité de la maison des associations logée dans un des anciens bâtiments de la caserne.

Nous n’étions pas très nombreux, mais j’espère que chacun a pu apprécier les espaces plantés et certaines qualités d’espaces publics, dans une « cité » relativement proche du centre ville.

Les-Cités-Obscures-2Une autre visite « partagée » a été possible, à l’initiative d’une association d’urbanistes ; bien qu’il fasse froid, nous étions 4 ou 5 de la Jeune Pousse à nous y retrouver, pour apprécier les aménagements urbains de la Zac de Vidhaillan à Balma , notamment les jardins publics et un jardin intérieur commun à plusieurs résidences,dessiné pour devenir un jardin potager collectif. Ces visites faites en compagnie des professionnels apportent une autre vision des quartiers en formation, peut-être faudra-t-il les faire désormais avec l’équipe de maîtrise d’œuvre qui sauront mieux que je ne le fais donner des informations de « première main »…

Pour ma part, je vais continuer à proposer d’autres balades, dans le parc du Mirail par exemple, et peut-être que certains auront envie de parcourir les yeux en l’air certains quartiers du centre que nous ne prenons pas le temps de regarder, ou d’autres lieux que d’autres « jeune poussiens » voudront nous faire connaître, dans les communes de l’agglomération, du côté de Cugnaux par exemple !?

Françoise