Silence : Les nouveaux visages de l’habitat participatif

Commander le n°462 de la Revue Silence (Décembre 2017 ) : Les nouveaux visages de l’habitat participatif

Les nouveaux visages

de l’habitat participatif

Abricoop, une coopérative d’habitant·es sort de terre

Habiter autrement les villes, accéder à la propriété quand on n’a pas de très gros moyens et partager avec ses voisin·es : c’est l’aventure dans laquelle s’est lancée l’association toulousaine La Jeune Pousse en créant la coopérative d’habitant·es Abricoop, qui ouvre ses portes durant l’hiver 2017-2018.

Carte de France des membres de la Coordin’action nationale des associations de l’habitat participatif

Un réseau national pour habiter autrement

Cécile Viallon, membre de la Coordin’action nationale des associations de l’habitat participatif, revient pour Silence sur ce réseau et sur la dynamique nationale en faveur de l’habitat participatif.

La coopérative immobilière : demain, on loge gratis ?

Acheter ou louer, le choix n’est guère enthousiasmant. Les coopératives d’habitant·es constituent une alternative réjouissante pour sortir de la spéculation immobilière. Mais seront-elles suffisantes ? La coopérative immobilière se donne pour but de sortir des logements du marché immobilier.

« Inventer une nouvelle façon d’habiter et de vivre »

Dans son livre Commun Village, Anne Bruneau présente un habitat groupé imaginaire abordant les différentes questions qui se posent autour de ce genre de pratiques. Elle s’est inspirée pour cela de 25 lieux ayant réellement existé.

 

Articles

Mon école en paille

À Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, pour répondre au besoin croissant du nombre de classes, la municipalité a décidé de passer le cap de la construction écologique. La particularité de « l’école des Boutours 2″ ? Les murs sont intégralement en paille. Une première pour un bâtiment public.

La parole fraternelle de Patrick Chamoiseau

En juin 2017, le grand écrivain Patrick Chamoiseau s’exprimait à Saint-Malo lors du festival des Étonnants Voyageurs. Réquisitoire contre un néo-libéralisme barbare, regard visionnaire sur les migrant·es, plaidoyer pour la poésie : des paroles engagées et vibrantes dont voici quelques échos.

Zéro déchet : puis-je amener mon propre contenant chez mon commerçant ?

Si vous demandez à votre commerçant·e d’utiliser votre propre emballage, les réactions vont de l’enthousiasme au refus, ces derniers se justifiant par le respect des règles d’hygiène. Qu’en est-il réellement ?

Retour à la Chanvrière du Bélon

En 2000, Silence visitait la Chanvrière du Bélon, en Bretagne. 17 ans plus tard, l’occasion s’est présentée de retourner voir ce qu’est devenue cette coopérative, qui s’appelle désormais Technichanvre-Chanvrière du Bélon, pionnière dans l’activité du chanvre pour la construction.

Semer des lettres, récolter l’échange

Derrière chaque chose mangée, derrière chaque champ, il y a des femmes et des hommes qui façonnent le territoire et le cultivent, pour permettre à chacun·e de se nourrir.  La compagnie Les fous de bassan! construit depuis plusieurs années des projets culturels permettant de donner la parole à ces nourrisseu·ses de l’humanité.

Aux enfants

Ce texte de l’écrivaine Marie Desplechin a été publié dans son intégralité dans l’ouvrage Pour une poignée de degrés dont vous pouvez découvrir des photos page 48 de ce numéro. Son style et son message puissants nous ont donné envie de le donner à partager ici. En voici quelques extraits.

Pour une poignée de degrés

Ce livre de photographies présente une coopération entre citoyen·nes et artistes autour d’une approche sensible du défi climatique.

 

Chroniques

Bonnes nouvelles de la Terre : Fermes d’avenir : grandes ambitions, grandes interrogations

Nucléaire ça boum ! : Nous avons le prix Nobel !

En direct de nos colonies : Congo : le silence de la France

L’écologie, c’est la santé : Perturbateurs endocriniens : heureusement le Parlement européen veille !

Brèves

Alternatives • Énergies • Environnement • Paix • Nucléaire • Nord/Sud • Femmes, hommes, etc. • Politique • Société • Santé • Vélo(rution) • Agri-bio • Agenda • Annonces • Courrier • Livres • Quoi de neuf ?

Éditorial

L’habitat participatif

à la croisée des chemins

Des centaines de groupes en France essaient de mettre en place des habitats collectifs autogérés et certains ont déjà réussi à réaliser leur utopie.

Le partage du quotidien et des infrastructures permet la réduction des consommations individuelles (notamment l’électroménager par la création de buanderies collectives). Le choix de la taille des logements ou encore des matériaux utilisés s’effectue en prenant en compte des critères écologiques. Le montage juridique coopératif permet de sortir de la spéculation immobilière. L’autogestion collective du projet de vie conduit enfin à mettre en pratique une forme de vie hautement politique.

Les difficultés ne manquent pourtant pas sur le chemin, entre les années de réunions nécessaires à la construction du projet, qui n’arrive pas toujours à aboutissement, le délicat équilibre relationnel entre ses membres, ou encore les freins économiques et juridiques, etc.

Face à ces défis, le mouvement de l’habitat participatif semble être à un tournant.

D’un côté de « fausses bonnes solutions » sont proposées par des entreprises qui tentent de récupérer ces dynamiques collectives au profit des logiques de marché : elles proposent des projets d’habitats partagés « clé en main » qui ont pour avantages supposés de gommer les difficultés de réalisation et de raccourcir les délais.

Ailleurs, des solutions innovantes se font jour à l’image du projet de « coopérative immobilière » qui se propose de sortir du marché et de la propriété un nombre croissant de logements et de révolutionner ainsi notre rapport au logement.

Enfin, le mouvement de l’habitat participatif dont nous parlons depuis des années dans Silence continue à se développer et à fédérer de nombreuses forces pour faire avancer dans la société des manières d’habiter originales et décroissantes.

Et nous, où souhaitons-nous poser la prochaine pierre à l’édifice ?

Olivier Chamarande & Guillaume Gamblin

 

 

La Dépêche : Habitat participatif : le pari gagné d’Abricoop

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Habitat participatif : le pari gagné d'Abricoop
Habitat participatif : le pari gagné d’Abricoop

Le premier immeuble d’habitat coopératif de Midi-Pyrénées sort de terre dans l’écoquartier de La Cartoucherie à Toulouse. Rencontre avec ses futurs résidents du «troisième type», ni locataires, ni propriétaires.

L’aventure immobilière et sociale d’Abricoop a débuté en 2008, sous la forme d’une association «La Jeune Pousse» et sur la foi de citoyens déjà branchés sur courant «alternatif» (réseau AMAP etc.). D’emblée, le projet se situe au-delà d’un simple habitat participatif et prend la forme d’une coopérative d’habitants. «Nous étions locataires par défaut et pas prêts à devenir propriétaires pour autant, explique Thomas, l’un des pionniers du projet avec son épouse Véronique. L’habitat coopératif est un bon compromis entre logement individuel et vie en communauté : l’intimité de chaque ménage est respectée mais il y a aussi des espaces communs pour le partage.» Reste à mener un combat de longue haleine : au plan local, avec la recherche d’un foncier et la rédaction de statuts, et au plan national, avec d’autres structures, pour plaider la cause de l’habitat coopératif auprès de l’Etat. Et sur ces deux fronts, les «mobilisés» toulousains vont avoir gain de cause. En 2013, Toulouse Métropole leur donne son feu vert pour s’implanter dans un îlot dédié à l’habitat participatif dans la ZAC de La Cartoucherie. Puis, en 2014, la loi ALUR consacre le statut de coopérative d’habitants en France. En l’espace de huit ans, certains ont quitté le navire, d’autres l’ont rejoint. Comme Michèle, âgée 63 ans et informaticienne retraitée : «Pour moi, c’est un moyen de ne pas vieillir trop vite» !

Un projet intergénérationnel et solidaire

Quatre ateliers ont été mis en place : juridique et financier, technique, projet de vie et communication. Ecouter, réfléchir, débattre… Pour rester en forme intellectuellement, c’est l’idéal !» Propriétaire d’une maison en périphérie de la Ville rose, elle va la mettre en vente pour participer au capital de la société coopérative (lire ci-contre). Même chose pour Jean, 79 ans, le doyen d’Abricoop. Ex-ingénieur auprès du ministère de l’Agriculture, il va partager les fruits de la vente de son appartement toulousain entre ses trois enfants et un projet qu’il juge «très stimulant» : «Deux choses me motivent : nouer de vraies relations avec mes futurs voisins et prouver que l’argent n’est pas roi en allant au-delà du duo propriétaire-locataire.» Parmi les 21 futurs voisins, les profils sont variés : du chômeur au retraité en passant par le cadre…

«Ne pas m’endetter individuellement, c’est m’éviter d’avoir un boulet à la cheville, témoigne une coopératrice de 44 ans. Je touche environ 1 200 € de salaire et, depuis que j’ai rejoint le projet Abricoop, il y a eu deux plans sociaux au sein de mon entreprise… Donc prendre un crédit de 30 ans pour acheter, non merci !»

Chaque mois, des réunions de groupe permettent d’aborder les aspects financiers du projet et bien d’autres : du choix des matériaux de construction à l’usage des salles communes (buanderie, chambres d’amis…).

Au sein d’Abricoop, tout le monde a son mot à dire. Et chaque voix compte : indépendamment de la part sociale acquise ou de la taille de son logement. ¦